GREFFES DE CORNÉES, UNE PREMIÈRE AU QUÉBEC
Montréal, le 22 mai 2015 –Les premières greffes de cornées endothéliales au Québec ont été réalisées avec succès à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) par la Dre Julia Talajic, ophtalmologiste spécialisée en maladies cornéennes à l’HMR et professeure adjointe de clinique à l’Université de Montréal. Cette intervention très complexe constitue une percée majeure pour des milliers de personnes au Québec atteintes de dystrophie de Fuchs (Cornea guttata), une maladie de la cornée touchant les cellules endothéliales.
« Les cellules endothéliales sont primordiales pour le fonctionnement de l’oeil et la transparence de la cornée, explique la docteure Talajic. Lorsqu’elles sont touchées, la fonction visuelle est altérée. C’est comme si le patient voyait à travers un hublot ayant perdu sa transparence. Afin de restaurer la transparence de la cornée, il est nécessaire de greffer au patient des cellules endothéliales saines, prélevées sur la cornée d’un donneur décédé. C’est pourquoi l’intervention est réalisée en étroite collaboration avec les techniciens de la Banque d’yeux du Québec, située à l’HMR, qui s’assurent de préparer et d’adapter adéquatement les cornées à greffer. »
Au terme d’une formation spécialisée d’un an aux États-Unis, la Dre Talajic est aujourd’hui la seule professionnelle de la santé au Québec à pratiquer des greffes de la membrane de Descemet, la Descemet’s Membrane Endothelial Keratoplasty (DMEK). Sa première intervention a été réalisée en décembre dernier. Aujourd’hui, elle a retrouvé une vision parfaite des deux yeux. Depuis, Dre Talajic a réalisé sept interventions.
La nouvelle méthode offre plusieurs avantages par rapport à la procédure standard : la Descemet’s Stripping Automated Endothelial Keratoplasty (DSAEK) consiste à ajouter une greffe qui comprend la cornée stromale et endothéliale; la nouvelle technique de greffe endothéliale, la DMEK, se limite à remplacer uniquement la couche unicellulaire malade, soit l’endothélium.
Il s’agit d’une opération complexe au cours de laquelle il faut dérouler dans l’oeil un rouleau d’une épaisseur équivalente à un centième d’une carte de crédit. Cette intervention permet au patient de se rétablir plus rapidement, d’avoir une meilleure vision, d’être moins affecté par les éblouissements. Également, l’incision pratiquée étant plus petite, la solidité du globe oculaire est préservée. Soulignons enfin que les risques de rejet liés à ce type d’intervention sont de moins de 1 %, comparativement à 10 % en ce qui concerne la greffe endothéliale plus épaisse, la DSAEK. Le taux de rejet pour les greffes transfixiantes est, quant à lui, de 20 %.
À propos du CIUSSS-de-l’Est-de-l’Île-de-Montréal
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS-Est) regroupe l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, l’Hôpital Santa Cabrini, l’Institut Canadien- Polonais du Bien-Être et l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, de même que les centres de santé et de services sociaux de Saint-Léonard et de Saint-Michel, de la Pointe-de-l’Île et Lucille- Teasdale. Il compte près de 15 000 employés et 580 médecins (ETP) répartis au sein de 43 points de services pour une population de 500 000 personnes. Il offre une gamme complète de soins de santé et de services sociaux de première ligne, de soins hospitaliers généraux, spécialisés, surspécialisés et de soins en santé mentale.
Il dispense également des soins de longue durée en hébergement. Affilié à l’Université de Montréal, le CIUSSS-Est conjugue les missions d’enseignement, d’évaluation et de recherche avec la formation de médecins et de professionnels de la santé. Ses deux centres de recherche d’envergure se démarquent sur les plans national et international dans les sphères d’expertise que sont la santé mentale, l’immuno-oncologie, la santé de la vision, la néphrologie et la thérapie cellulaire.